J-F Tremblay

Les entrevues immobilières Cactus Numérique — J-F Tremblay

J-F Tremblay, des flips sans compromis 

 J-F Tremblay est un entrepreneur en série connu, entre autres, pour son docuréalité : Le chasseur de maisons. Pour faire simple, c’est le king du flip au Québec. En 2016, il a créé l’école Flip Académie afin de former les gens à faire des flips payants. Il enseigne tout ce qu’il a vécu et expérimenté. Avec ses couleurs et ses mots crus, J-F est un concepteur et un marketeur dans l’âme. 

Nous nous sommes entretenus avec J-F Tremblay afin de brosser un portrait de son parcours entrepreneurial florissant et discuter un peu de marketing immobilier.J-F Tremblay

Racontez-nous votre parcours professionnel.

 J-F Tremblay : Je viens d’un milieu relativement pauvre. Je vivais dans un parc de maisons mobiles. Dans ce milieu, la place pour les rêves se situe… dans ta tête. C’est un monde parallèle. Ça m’a appris à penser en dehors de la boîte parce que si tu veux avoir quelque chose, il faut que tu le vois dans ta tête. Tu ne peux pas partir et te l’acheter. Il faut que tu travailles fort pour l’avoir.

Un jour, j’ai trouvé une guitare à mon père, et c’est devenu mon rêve de jouer de la guitare. C’était une vieille et pas bonne guitare. Donc mon frère et moi, on s’est mis à triper musique. Et avec deux de nos meilleurs amis, on était les quatre inséparables, on a formé un band. On mettait 100 % de notre énergie là-dedans. Les soirs après l’école, on jammait. Chaque dollar qu’on faisait c’était pour s’acheter une autre guitare, une autre cymbale, un autre amplificateur, un autre micro pour grossir. Quand j’y pense, c’était le premier partenariat que j’ai eu. La synergie d’un band, c’est très dur à expliquer. La dynamique était incroyable! On a fini par faire le tour du Québec et on a enregistré deux albums.

Dans l’optique d’avoir toujours un meilleur son, c’est moi qui enregistrait le band. Je tripais faire ça. Je me suis parti un studio. Puis un jour, j’ai quitté le monde du studio. On a vécu une révolution. Pis bon, ça s’appelle s’adapter ou mourir. C’était devenu très clair que le milieu de la musique avait changé et évolué donc j’ai quitté avant que tout mon équipement ne vaille plus rien. Ç’a été une décision très dure à prendre. En plus, pas très longtemps après, j’ai décidé de quitter mon band pour me concentrer sur ma première entreprise de marketing que j’avais créée à l’époque : Groupe Orange. L’entreprise a été vendue et maintenant, elle s’appelle MXO.

 Ç’a été ma première aventure entrepreneuriale. J’ai grandi à travers ça. On faisait beaucoup d’événements. Je me suis trouvé une passion et des compétences dans tout ce qui entoure l’événementiel et le marketing. Je suis même devenu une référence au Québec. En plus, on comprenait bien le numérique. À force, on a optimisé nos processus de vente/prévente et nos méthodes de travail qui me servent encore aujourd’hui. À ce moment-là, nos journées n’étaient pas trop remplies, à mon partner et moi. On avait un bureau à Saint-Jean avec notre petit quatre-roues. Donc dans la journée, on préparait notre prochain coup (rire). On s’amusait à péter des feux d’artifice dans cour. On n’avait rien à foutre de nos journées. Un matin, on a eu un flash : il fallait devenir des gens d’affaires. Il fallait qu’on pense à notre retraite. On se posait la question comment on pourrait faire. Puis, on s’est dit qu’on pourrait faire de l’immobilier : on s’achète un immeuble. La même journée, on a appelé un courtier. Le courtier est arrivé, et on lui a expliqué notre plan. Il nous trouvait funky, un peu. Deux kids qui faisaient des partys reggaeton. Il ne comprenait vraiment pas sur qui il était tombé. Alors il nous a demandé si on avait une mise de fonds. On ne savait rien. Il nous a expliqué que ça nous prenait 10 % pour un logis de 4 appartements. On lui a dit qu’on allait avoir ça ce weekend. Il ne comprenait toujours pas. On lui a expliqué qu’on avait un événement ce weekend qu’on aurait l’argent. Bien, le gars s’est pointé là! Il ne nous croyait pas (rire). Faque après tout ça, on a acheté notre premier bloc. La première année on a acheté, un 4 appartements, un triplex et un chalet. Le triplex, on l’a flippé

 À un moment donné, on s’est écœurés des locataires. Et un gars nous a dit qu’il pourrait revendre notre immeuble donc on a signé une offre d’achat. Finalement, on a fait 50 000 $. C’est à ce moment-là qu’on a compris qu’on pouvait faire de l’argent en achetant et en revendant.   

Quels conseils donneriez-vous aux personnes désirant démarrer en immobilier?

 J-F.T. : Premièrement de s’entourer de professionnels. Aller chercher de l’expertise. Et aussi, des experts dans le même domaine parce que ce n’est pas parce qu’un arpenteur te dit que ça ne se fait pas que ça ne se fait pas!!!

 Ne pas avoir peur de penser en dehors de la boîte! Ne pas avoir peur de remettre tout en question! Moi, me faire dire « parce que c’est comme ça » c’est sûr et certain que je vais trouver un truc pour défaire ton argument. Et aussi, ne pas avoir peur d’aller faire des formations.

Lors de votre parcours, est-ce qu’il y a une transaction où vous vous êtes planté ou que ça s’est très mal passé? Qu’est-ce que vous avez appris de cette expérience?

 J-F.T. : Je vais te donner une réponse politique (rire). Je n’ai jamais perdu, j’ai toujours appris!

Je ne crois pas avoir perdu d’argent en immobilier. Ça m’est arrivé d’arriver égal pour toutes sortes de raisons : le marché, le temps, les engagements. J’ai fait des projets où les prêteurs ont reçu plus d’argent que moi. C’est toutes des choses qui peuvent arriver dans ce milieu-là.

Tu veux un très mauvais coup? J’ai acheté un triplex à Montréal, sur le coin de Bernard et l’Esplanade. J’ai payé 2,3 millions. Puis, trois jours plus tard, j’ai reçu un appel pour le vendre à 3,3 millions, j’ai refusé (rire). Encore aujourd’hui je me morfonds de ne pas avoir fait un million en 24 h!

Dans vie, tu as deux choix pour faire les choses : avec ton cœur ou avec ta tête. Ce projet-là, je l’ai fait avec mon cœur. C’était peut-être une erreur. On va le savoir un jour. Je ne le sais pas encore. C’est la vie!

Quel est votre meilleur coup en immobilier?

 J-F Tremblay : J’ai eu plusieurs très très bons coups. Un de mes meilleurs coups, c’était de faire 100 000 $ en 24 h. J’ai fait une offre d’achat sur un terrain, je l’ai revendu et j’ai fait 100 000 $.

Parlez-nous de votre programme à succès Flip Académie?

J-F.T. : En 2015-2016, j’ai décidé d’écrire un concept d’émission de télévision, qui a été diffusé et qui s’appelait « Le chasseur de maisons ». Ç’a été le premier show de télé auquel j’ai contribué. L’émission a été un succès retentissant au niveau des cotes d’écoute. Les gens ont commencé à m’écrire et me posaient beaucoup de questions. J’ai commencé à regarder le marché et je me suis questionné sur ce qui manquait. Il n’y avait pas d’offre ou des choses qui étaient faites par des gens qui ne savaient pas. Donc on a créé Flip Académie. La réponse a été assez instantanée. Ç’a été un succès!

 Flip Académie est un programme de six mois qui se veut dans l’accompagnement. C’est un groupe de soutien à vie. Donc quand tu rentres dans Flip Académie, on t’offre du support. Tu as accès à du contenu et à nos connaissances jusqu’à temps… que ça va me tenter de faire l’académie dans le fond (rire). Le lundi, on a un mastermind. C’est là qu’on répond à beaucoup de questions des gens. Puis, toutes nos classes se font en ligne et quand la pandémie sera passée, on va redonner du tutorat en personne. La formation coûte 6000 $.

Quelles plateformes utilisez-vous pour faire la promotion de vos entreprises?

 J-F.T. : J’ai une chaîne YouTube où j’ai des centaines de vidéos, j’ai du contenu sur Instagram et sur Facebook.   

Le branding de Flip Académie, c’est vous, J-F Tremblay. Qu’est-ce qui a mené à ce choix stratégique? 

 J-F.T. : C’est une très bonne question! À la base, je suis un marketeur. Ma force, c’est de conceptualiser un brand. C’est vraiment ça ma force. Chez Flip Académie, on s’est rendu compte, vu que je suis la pierre triangulaire de ça, que c’est très difficile de ne pas me mettre de l’avant. Je pense que je suis un individu charismatique. J’essaie d’être la meilleure version de moi-même au quotidien. Je pense être un bon communicateur, et ma force est la vulgarisation. Pour Flip Académie, on a décidé qu’on ne pouvait pas aller avec une autre stratégie que celle-là.

 Une affaire que je répète quotidiennement aux courtiers immobiliers qui me disent « moi, je travaille pour Remax ou Sutton. » Je leur rappelle que la journée où l’entreprise va mourir, il y aura encore l’individu en arrière. Les gens ne s’attachent pas à un brand, mais bien à un individu. En plus, tu es mieux d’avoir 90 % de la population qui ne t’achète pas, mais 10 % qui est prête à mourir pour toi. Je dis souvent aux gens « concentrez-vous d’aller chercher le fort, d’être le château fort de leur communauté. Et devenez un phare pour ces gens-là afin d’éclairer leur chemin. Ensuite, vous allez être fort dans votre succès. » Quand tu appliques ça, tu réussis quasiment instantanément. Tu ne peux pas être aimé par tout le monde. Aujourd’hui, ne pas avoir d’opinion, c’est passer incognito. Tu es mieux d’être une personne directive, polarisée, polarisante.

Ça détonne dans votre stratégie. Tu ne fais aucun compromis sur qui tu es!

 J-F Tremblay : C’est bien plus facile d’être toi-même que d’essayer d’être quelqu’un d’autre! Ne pas faire de compromis sur qui tu es en 2020. La meilleure manière que j’ai trouvé pour joindre le monde, c’est de documenter mon quotidien. Je n’ai pas longtemps voulu le faire parce que je poussais beaucoup Marie-Ève derrière de Maman Caféine. Je suis pas mal derrière ce brand. Je lui disais souvent « alimente, alimente, alimente » puis je me suis oublié là-dedans en ne le faisant pas. À un moment donné, je me suis dit que j’allais aussi commencer à le faire et à « storyser » ma vie. À travers ça, je pense que j’ai joint le monde et je les inspire. Je suis conscient et je ne me cache pas que je suis un personnage complexe, mais j’aime mieux aller all-in, pour qu’on m’achète pour le meilleur ou pour le pire.

#PensezCactus

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Crédit photo: J-F Tremblay

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