Les entrevues immobilières Cactus Numérique – Guy Baillargeon

Guy Baillargeon, le Ricardo de l’immobilier

Consultant immobilier, rédacteur, investisseur, conférencier, Guy Baillargeon a plus d’une corde à son arc. Dès l’âge de 14 ans, il baigne dans le domaine de la construction grâce à son père. Ce n’est que plusieurs années après, qu’il décide de changer de domaine et cumule plusieurs fonctions telles que gérant de chantier, contremaître, superviseur des sous-traitants, responsable de la location de logements, etc.

Avec son bagage professionnel, il devient une référence et un expert en immobilier. Il publie, en 2018, son livre intitulé « 107 principes pour investir dans l’immobilier au Québec »; une mine d’or pour les immopreneurs ou les gens qui se lancent dans l’investissement immobilier.

Un tel parcours mérite une belle discussion! Dans cette nouvelle entrevue de la semaine, Guy discute avec notre rédactrice de son parcours professionnel, de sa passion pour l’immobilier et un peu de marketing immobilier.

Racontez-nous votre parcours professionnel.

Guy Baillargeon : L’histoire commence il y a fort longtemps (rire)! Quand j’avais 14 ans, j’ai commencé à travailler dans le domaine de la construction avec mon père. Il a reconstruit un grand bâtiment de ferme qui avait été incendié. Ç’a été mes premières classes! Pendant que mes amis s’amusaient le weekend entre eux, moi je m’amusais à construire un bâtiment à trois étages (rire). Au même moment que le bâtiment prenait en feu, mon père disait déjà qu’il voulait le reconstruire. Il avait beaucoup de suite dans les idées. Cette expérience était une belle leçon! Je ne voulais pas travailler dans la construction ou dans l’immobilier, mais il m’a appris les valeurs de ce milieu. J’ai appris rapidement que dans le dictionnaire le mot « travail » venait avant « succès ». Il faut travailler très fort pour réussir dans la vie!

Ensuite, j’ai fait des études en science politique, après, j’ai fait un bac en droit, puis, une maîtrise en droit de l’environnement à la Sorbonne, en France. Quand je suis revenu à Montréal, à la fin des années 80, il y avait une crise économique donc dans les grands bureaux où j’étais destiné à travailler, ils n’engageaient plus. J’ai donc trouvé un plan B. Pendant un temps, j’ai écrit des discours dont notamment pour un ex-premier ministre du Québec. Par la suite, j’ai été engagé par une grande compagnie canadienne d’assurance à Toronto. Je m’occupais des dossiers au Québec alors je prenais souvent l’avion pour plaider des causes. Par la suite, j’ai travaillé une dizaine d’années à Montréal. Éventuellement, j’ai pris un autre chemin au tournant des années 2010. J’ai transféré mes compétences dans l’immobilier. J’avais un très bon ami et client qui était un entrepreneur à succès en construction, qui m’a demandé si je voulais travailler avec lui. J’ai accepté et je suis devenu chargé de projet sur la construction d’un gros immeuble. J’ai ADORÉ l’expérience! Mais vraiment adoré! Avant, j’étais enfermé dans une tour à bureaux et là, du jour au lendemain, je me suis retrouvé sur le terrain à régler des problèmes, les deux pieds dans la boue. C’était fantastique! Et c’est comme ça que ça a commencé.

Décrivez-moi votre rôle au quotidien en tant que consultant immobilier.

Guy Baillargeon : Le consultant immobilier, c’est comme un chef d’orchestre. On me consulte pour que je guide les gens dans leur projet immobilier. Par exemple, pour obtenir des permis ou encore pour les aider à coordonner les différents intervenants dans un projet de construction neuve. Bref, je suis la courroie de transmission avec les municipalités. De plus, je suis consultant pour les gens qui veulent investir dans l’immobilier. J’ai acquis beaucoup d’expérience dans différents domaines! J’ai écrit un livre sur ce sujet. D’ailleurs, je fais beaucoup de matchmaking pour des gens qui veulent s’associer au profit d’un projet immobilier. J’adore mettre les gens en relation. Et j’interviens aussi pour aider les immopreneurs à trouver du capital pour leurs projets.

Vous avez un podcast avec des invités du milieu, mais je crois que vous ne parlez même pas de l’immobilier?

Guy Baillargeon : (rire) Presque tous mes invités sont des gens du milieu de l’immobilier avec qui j’ai à peine effleuré le sujet. Dans ce podcast, je m’en fous de l’immobilier, je veux parler à l’humain devant moi. Ce n’est pas pour rien que ça s’appelle « Ensemble, on va plus loin ». Ça me permet de mieux les comprendre, d’échanger et aussi, peut-être les mettre en relation avec le monde que je connais.

En parlant de votre livre, expliquez-nous c’est quoi les « 107 principes pour investir dans l’immobilier au Québec »?

Guy Baillargeon : C’est comme un livre de recettes. Si tu suis les principes, ça va fonctionner! Mon fils et mon éditeur disent que je suis le Ricardo de l’immobilier (rire)! On a bien rigolé quand ils ont sorti ça! Bref, ce qu’il faut retenir quand on passe à travers ce livre, c’est qu’il faut bien comprendre l’environnement juridique, économique et psychologique (parce que la vente et l’achat, on vient chercher les émotions des clients) pour faire de bons investissements. Ce livre s’adresse aux  immopreneurs. Qu’est-ce que c’est? C’est quelqu’un qui a décidé que l’immobilier était son gagne-pain; il traite l’immobilier comme une véritable entreprise avec des clients et non des locataires.

Quels conseils donneriez-vous à de jeunes immopreneurs?

Guy Baillargeon : J’ai une série de conseils (rire)! D’abord et avant tout, formez-vous! Ensuite, sachez bien vous entourer. N’hésitez jamais à poser des questions, même si vous les considérez comme niaiseuses. Apprenez des erreurs des autres. Puis, le monde de l’immobilier est petit alors si vous crachez sur quelqu’un aujourd’hui, il va peut-être vous le reprocher demain. Un jour ou l’autre, ça va vous retomber dessus donc traitez les autres comme vous aimeriez être traité. Et pour terminer, faites des partenariats! Je suis un fan. Mon slogan c’est « Ensemble, on va plus loin ! » Le partenariat, ça minimise les risques, ça permet d’atteindre plus rapidement les objectifs qu’on s’est fixés et de répartir la pression! On ne se le cachera pas, les projets immobiliers ça vient avec beaucoup de stress et de sueur froide. Ce n’est pas toujours rose et glamour l’immobilier! Les gens voient juste le beau sur les réseaux sociaux, mais on fait beaucoup de nuits blanches.

Quel est votre meilleur coup en carrière?

Guy Baillargeon : Mon meilleur coup, ce n’est pas en immobilier. Mon meilleur coup, c’est d’avoir fondé une famille! Ça restera toujours. Le jour où tu as tout perdu, il te reste encore tes enfants! Tu es millionnaire, même si tu es cassé. En plus, je suis récemment devenu grand-père. Si on m’avait dit à 20 ans que c’est ça que je vivrais, j’aurais eu un petit doute, mais ma famille c’est ma plus grande fierté!

Lors de votre parcours, est-ce qu’il y a un projet immobilier où vous vous êtes planté ou encore une situation qui s’est très mal passée?

Guy Baillargeon : Dans un dossier, ce n’est pas avoir appliqué le conseil d’un ami de longue date qui m’a dit « la construction c’est payant à condition de bien s’en occuper ». Sur ce projet, j’ai relâché la surveillance et malheureusement, c’est devenu un semi-échec parce que ce n’est pas devenu ce que ça devait et ça coûte plus cher. J’étais trop occupé ailleurs et je me suis éparpillé. On apprend toujours, peu importe le nombre d’années d’expériences que tu as. Le jour où tu arrêtes d’apprendre, c’est le jour le plus plate de ta vie! Il faut toujours se ramener aux principes de base, et ce projet m’a rappelé tout ça. J’aurais dû déléguer ce projet à quelqu’un d’autre.

De quelle façon guidez-vous vos clients à faire du marketing immobilier?

Guy Baillargeon : Je ne suis pas un marqueteur, mais j’ai certains réflexes de vente qui me permettent d’accompagner mes clients lorsqu’on pitche des projets immobiliers à des municipalités, par exemple. Dans un premier temps, je dis toujours à mes clients qu’il faut un site Web et de beaux visuels 3D, surtout, lorsqu’on veut que nos projets soient approuvés dans les conseils de municipalités. Puis, avec mon expérience, je sais ce qui fonctionne pour bien vendre un projet.

Est-ce que la pandémie a eu un impact négatif sur votre travail de consultant?

Guy Baillargeon : Les affaires n’ont jamais été aussi lucratives parce qu’il y a beaucoup de volume. Il y a beaucoup de projets. Alors oui, c’était une bonne chose. De plus, ce qui est le fun, il y a moins de déplacements donc plus de temps de qualité pour moi, comme pour tout le monde. Les gens ont appris à travailler différemment ce qui est vraiment agréable! Ça permet de prendre le temps de s’asseoir et de réfléchir chaque jour. La pandémie nous permet de réfléchir sur plein d’aspects de notre vie afin d’améliorer notre sort. Il faut toujours tirer du positif dans n’importe quelle situation négative.

 

#PensezCactus

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Crédit photo: Guy Baillargeon

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